Maison des arts de Créteil

Les maisons hantées sont partout, peut être juste à côté de chez nous. 

Nadir va faire le tour de sa maison hantée. Pour fuir le chaos de sa vie intime, il se rapproche des siens pour y trouver un semblant de calme. À leurs yeux, il est l’image de la réussite, mais ce retour n’est pas sans conséquences. À travers son regard de transfuge de classe, il découvre son quartier encore plus pauvre qu’auparavant. Certains habitants se sont radicalisés, la fréquentation a changé. Avec une famille livrée à elle-même et un père sur le point de mourir, Nadir se retrouve englouti dans un tout autre univers. 
« Vertiges » est une odyssée onirique dans la réalité de ces familles orphelines de leur propre histoire. « Vertiges » est une montée de fièvre qui nous entraîne dans la vie d’une famille, avec Nadir, le fils aîné devenu étranger aux siens. Cette tribu, un peu singulière, fait mine d’ignorer le spectateur car elle sait qu’il saura comprendre. Elle ne veut rien lui expliquer, elle veut simplement continuer à exister, c’est-à-dire continuer cette quête de sens, cette quête de soi, dans un monde en pleine mutation. 
Mais le danger est déjà là, comme le diable, niché dans les détails. La mort installée dans les murs, les objets, observe son œuvre prendre racine dans les tréfonds de ce foyer familial. 
Sans bruit, l’espace bascule lentement vers le chaos. 
Nous sommes plongés dans les entrailles d’une réalité parallèle. Nadir et son père sont alors face à face, au milieu des enfers, pour tenter une dernière réconciliation.

Pour le metteur en scène Nasser Djemaï, la recréation de « Vertiges » était une nécessité : il fallait replonger dans cette histoire avec une connaissance plus fine des défis présents, retrouver le texte et ses gouffres non encore explorés. Plus encore que la question identitaire au cœur de la création en 2017, c’est la complexité d’une histoire de transfuge de classe sociale et ses conséquences qui deviendront cruciales dans cette re-création.